Coucou !
Je ne vous sors pas un pavé aujourd'hui, mais seulement une anecdote qui m'est arrivée récemment. En rentrant des cours, dans le bus, je regarde souvent le paysage par les vitres. Je vois souvent des choses insignifiantes, mais qui peuvent rendre la journée plus légère, ne serait-ce que pour une minute. D'autant que je mets environ 1h pour rentrer chez moi par les bus, donc je peux profiter d'environ 3600s pour découvrir ce qui m'entoure.
Jeudi dernier, il faisait chaud et beau. La journée, quoique supportable niveau horaires, était lourde de réflexion (comprenez par là 2h de Maths + 2h de Physique Chimie + 1h de Maths et enfin de l'Espagnol).
En gros, j'en avais assez.
Et le soleil n'arrangeait pas les choses !
Sur le trajet d'un des bus, on peut voir une sorte de mare (vous savez, ces mares qui sont jalonnées de "marches" pour gérer un petit cours en mini cascades). D'habitude, cette "mare" n'a rien d'extraordinaire. Soit elle est propre et c'est simplement joli, soit elle est sale et c'est simplement dommage. Mais Jeudi, sur une des marches en marbres, j'ai pu voir un oiseau. Ca m'a d'abord étonnée : il peinait à rester stable à cause du courant de l'eau. "Il va se noyer, ce moineau !" "Allez petit, tu peux facilement t'envoler !" Ca, c'était mes pensées.
Juste avant de voir des milliers de gouttelettes...
...qui scintillaient tels les cristaux. Ce mouvement bref de l'oiseau m'a fait comprendre qu'il se rafraîchissait. Et c'était si vif et éphémère, si miroitant, que j'ai regretté que le bus continue sa trajectoire monotone. J'ai eu beau me dévisser la tête, je ne vis bientôt plus que la "mare". J'effaçai vite mon sourire pour ne pas qu'on me prenne pour une folle : ce n'est pas grave, on peut très bien sourire en soi et rester inexpressif à l'extérieur. Tout comme l'inverse peut être vrai.
J'ai envié l'oiseau qui vole. L'oiseau qui se rafraîchissait. L'oiseau sans examen. L'oiseau sans peur d'être jugé. L'oiseau libre. Je l'ai envié et en même temps, j'étais heureuse pour lui. Parce que ce stéréotype de l'oiseau sans contrainte est une vraie calamité. Si ce moineau était là, c'est qu'il a pu survivre jusqu'ici malgré les dangers de la nature. Lui aussi a du faire des efforts. Chacun ses propres contraintes, devrais-je dire. Assise dans mon bus, je continuais le fil de ma pensée : "Lui et moi, et nous tous, nous sommes pareils". J'ai été heureuse pour lui qu'il ait trouvé du bonheur dans cette "mare" qui ma paraissait si banale. Alors je lui ai souhaité bonne chance. Même si ça paraît immoral. J'ai eu envie de lui dire merci pour le spectacle et cette petite joie d'un jour. Je suis rentrée chez moi en me sentant un peu seule.
D'après moi, le bonheur n'est pas perceptible si on lui ferme la porte. Il suffit juste de régler l'ouverture, en essayant de ne pas laisser passer trop de parasites. Parce qu'on finit par apprendre que plus on ouvre sa porte, plus on s'expose aux déceptions.